La reprise de l’été austral nous aura permis de découvrir les joies d’un énième nouveau « protocole » sanitaire… vous ne pouviez pas dire que vous n’étiez pas en mesure de l’anticiper puisque c’est le même qui avait été mis en place trois semaines auparavant en métropole. Pourtant nous constatons depuis à peine une semaine que la définition du cas contact à risque a changé pas moins de trois fois ! Les personnels de santé, premier·ères concerné·es sont déjà usé·es par ces atermoiements, et ne parlons pas des vies scolaires et des directions d’école complétement sous pression. Après deux années de pandémie, nous aurions pourtant pu espérer que l’expérience acquise permette de mettre fin cette l’impréparation permanente du gouvernement et du Ministère de l’Éducation Nationale.
Avec un taux d’incidence supérieur à celui enregistré dans les autres académies, il n’est pas étonnant de constater que cette rentrée s’est faite avec un nombre particulièrement important d’élèves et d’enseignants absents et non « absentéistes » comme le prétend notre ministre. Preuve que ce protocole n’est absolument pas protecteur et, de plus, n’est pas applicable dans le monde réel : la désinfection des locaux, par exemple, n’est pas possible par manque d’agents. Dans le premier degré, malgré le recrutement opéré par la rectrice, le manque de personnels remplaçants oblige les directrices et directeurs d’école à répartir les élèves dans les autres classes, une aberration au vu de la propagation de l’épidémie. L’absence de plan d’urgence qui aurait donné lieu à une allocation de moyens exceptionnels pour faire face à la pandémie n’a pas permis de traduire en acte la « priorité au primaire » ou encore le « quoi qu’il en coûte » chers au Président de la République.
Pédagogiquement, ce protocole est donc un fiasco qui entraînera des conséquences notamment pour les élèves les plus en difficultés scolaires et les classes à examens. En effet, quelle continuité pédagogique envisager quand nous ne savons pas quels seront les élèves présent·es d’une heure à l’autre et sur quelle durée ? Soyons clairs, nous sommes actuellement plus sur l’organisation de la Garderie Nationale.
Les masques promis à la mi-janvier, à la suite de la grève massive du 13 janvier, ne sont, semble-t-il, pas encore arrivés dans les établissements scolaires. Dans tous les cas, les moyens exceptionnels annoncés sont insuffisants au regard des besoins. Faut-il rappeler ici que la crise de recrutements qui perdure depuis des années est due en grande partie à nos conditions de travail, au déclassement social que nous vivons et, dernièrement, au mépris de notre ministre ? C’est pour ces raisons que nous étions en grève et dans la rue hier, pour réclamer un plan d’urgence pour l’Éducation, pour revaloriser les carrières de toutes et tous et demander un protocole réellement efficace pour protéger personnels et élèves.
L’image du ministre a quelque peu été écornée, notamment ces derniers jours, car toutes et tous (parents, journalistes, politiques…) ont pris conscience du chaos créé par les mesures sanitaires inefficaces et impossibles à tenir, pourtant la ligne politique reste la même. Si l’on peut se réjouir que notre académie ne soit pas touchée par des suppressions de postes à la rentrée prochaine, nous savons pertinemment que les moyens seront insuffisants. Après deux années de pandémie avec une scolarité parfois en pointillé et pas assez de moyens humains, il sera difficile de rattraper les retards cumulés par les plus fragiles. Non, l’Éducation n’est pas une priorité pour ce gouvernement et ce depuis 5 ans ! Nous n’avons eu de cesse de réclamer un plan d’urgence : créations de postes d’enseignants (diminuer les effectifs des classes, améliorer la prise en charge individuelle, remplacer les personnels absents en tant que de besoin…), création de postes d’infirmier·ères, d’AED, d’AESH (pour que l’école inclusive ne soit pas un vain mot), … Ce gouvernement ne nous a jamais donné les moyens suffisants d’exercer notre mission de service public prétendant qu’il n’existait pas d’argent « magique », argent qu’il s’est empressé de trouver « quoi qu’il en coûte » pour les entreprises. Il faut que les priorités soient remises dans le bon ordre : des investissements massifs doivent être consacrés aux services publics qui sont au service de toutes et tous ! Il en va de la survie de l’école publique républicaine, laïque et émancipatrice, accessible à toutes et tous.
Concernant la préparation de la rentrée 2022, la FSU déplore la modification dans la présentation des documents préparatoires transmis. En effet, contrairement aux années précédentes, les documents relatifs aux DGH ne contiennent plus d’éléments de comparaison entre les 2 rentrées (concernant la partie variation dans le tableau). Quant à la répartition des IMP, il aura fallu que nous les demandions…
Dans la même veine, vous nous avez transmis les listes des agents titulaires le 16 décembre, nous annonçant par la même occasion que les listes des contractuels nous seraient transmises ultérieurement. Qu’en est-t-il ? Les aurons-nous avant la fin de l’année scolaire. Quelle surprise pour nous d’apprendre que le rectorat de Mayotte a transmis toutes ses listes début octobre !
Toujours au sujet de ces listes, est-il utile de les accompagner du commentaire suivant : « les données ne sauraient être utilisées à des fins de propagande syndicale ». Cette remarque est déplacée et montre un certain mépris du travail syndical. Il est bon de rappeler que cette transmission est de droit et que nous en ferons l’usage que le droit nous autorise. Quant à l’utilisation du terme propagande, il nous semble, par les temps qui courent, plus applicable au ministère qu’aux organisations syndicales.
Pour conclure, nous souhaiterions savoir quand sera déployé le plan national égalité professionnelle qui doit obligatoirement être mis en place d’ici la fin février ?