CTA du 23 novembre 2022 – déclaration de la FSU
Pour le second degré général, contrairement à ce qui nous a été répété au national comme un mantra, à la rentrée, il n’y avait pas un professeur devant chaque classe. En effet, la crise de recrutement est tellement profonde depuis des années qu’il était impossible de tenir ce pari hors-sol. Le Ministre a peut-être changé, mais le système reste malheureusement le même. Pour preuve : l’ignoble recrutement par speed dating dans certaines académies. Cette méthode contribue au déclassement de nos métiers, à croire que n’importe qui, recruté n’importe comment peut faire l’affaire devant une classe… Pour l’an prochain, cela ne risque pas de s’arranger : en effet, les dates d’inscription aux concours ont été prolongées ; officiellement pour « permettre l’inscription d’un plus grand nombre de candidats » mais ne soyons pas dupes, c’est sans doute pour sauver les apparences devant le manque flagrant de candidatures. Normal, quand on voit nos conditions de travail, nos salaires, les effectifs dans les classes, le management brutal… les faits, les chiffres s’accumulent, mais le ministre en reste à de grands discours. Depuis quelques semaines, il renoue avec les artifices de communication de son illustre prédécesseur ; comme quoi, rien n’a changé. Tout le monde reconnaît aujourd’hui le retard considérable en matière de rémunération mais plutôt que d’engager un vaste plan de rattrapage des pertes de ces dernières années et de revalorisation de nos salaires, Emmanuel Macron a fait du « travailler plus pour gagner plus » la ligne directrice de sa politique salariale !
Sauver les apparences, c’est ce que le ministère tente désespérément de faire en remettant des maths au lycée, afin de sauver la réforme Blanquer qui a mené le lycée à sa perte. Doit-on rappeler le désastre que représente le Contrôle continu ? En termes de relations tendues entre les professeurs et les autres usagers du lycée (parents ou élèves) qui ont tous une attente complètement différente de cette même institution? En termes d’équité aussi car rappelons qu’il y a maintenant autant de bacs différents que de classes auxquelles les professeurs adaptent leur enseignement…
Il est donc temps de tout remettre à plat et de revenir à un examen national.
La FSU dénonce aussi le projet de réforme structurelle des lycées professionnels qui mettra en grave danger l’avenir scolaire et professionnel des jeunes et engendrera des suppressions de postes chez les personnels.
L’augmentation de 50 % des PFMP va diminuer d’autant les heures d’enseignement dans l’établissement pour les élèves ce qui compromet gravement leur possibilité de réussir aux examens et de poursuivre leurs études.
Sous couvert d’autonomie renforcée, des «expérimentations d’établissements» pourront être menées dès le début 2023 permettant de ne pas respecter les grilles horaires disciplinaires nationales. Pour nous, chaque élève, peu importe son lieu de vie et de scolarité doit bénéficier des mêmes horaires de cours pour accéder à un même diplôme. Et toutes les disciplines doivent être enseignées car elles jouent toutes un rôle essentiel dans leur formation professionnelle et citoyenne. Le cadre national des grilles horaires doit être maintenu pour garantir des diplômes nationaux assurant une qualification reconnue.
Les fermetures et ouvertures de filières dans les établissements seraient décidées uniquement au prisme des besoins locaux de proximité ce qui, pour nos élèves, va considérablement réduire leur choix de formation. Les enseignant·es seront quant à eux sommé.es de se reconvertir.
Aucune nouvelle réforme ne peut être mise en œuvre sans qu’un état des lieux rigoureux et objectif n’ait été préalablement réalisé en prenant en compte l’expertise des personnels. Les pseudo-concertations engagées depuis le 21 octobre traduisent une conception du dialogue social irrespectueuse des personnels et de leurs organisations syndicales représentatives. Elles ne poursuivent qu’un seul objectif : détruire nos formations, nos métiers, nos statuts et nos lycées professionnels.
Ce projet de réforme constitue un danger pour l’avenir des élèves et une véritable remise en cause d’un des piliers de l’école Républicaine, l’égalité entre tous les jeunes. Elle marque une régression historique dans la place des jeunes issus des milieux populaires en les renvoyant de plus en plus massivement vers l’entreprise comme lieu idéal de formation alors qu’il y a 100 ans, une loi faisait exactement le contraire. C’est pourquoi le SNUEP-FSU et la FSU demandent le retrait de ce projet de cette contre-réforme.
Malgré plusieurs interventions et questions en GT DRH, nous constatons que rien n’entrave l’abus d’autorité constamment présent au LP Lepervanche où les personnels sont contraints de participer à des ateliers prévus et à des activités diverses sur plusieurs projets annoncés comme commandés par le Ministère et le Rectorat. Parallèlement, les personnels se voient reprocher des arrêts médicaux de complaisance ou des absences pour motif syndical (avec entraves régulières à la liberté syndicale). Le SNUEP FSU demande que l’autorité mette en place des mesures qui assurent un fonctionnement en adéquation avec le cadre légal et une gestion des personnels plus respectueuse de leurs statuts et de leur personne.
Par ailleurs, la FSU continue de revendiquer des créations de postes enseignants, AESH, AED, administratifs, personnels de santé, à hauteur des besoins pour une école réellement égalitaire et inclusive. Dans le premier degré, le SNUIPP-FSU revendique des RASED complets, un abondement de la brigade de remplacement débordée et, dont le GT ne cesse d’être reporté. Ceci permettrait un vrai retour de la formation continue et a minima un remplacement de chaque absence, le rétablissement des PDMQDC (Plus de Maîtres que de Classes) !
La baisse du nombre d’élèves doit permettre de réduire les effectifs d’élèves par classe et non de fermer des classes. Nous revendiquons, dès la rentrée prochaine, notamment en maternelle, une baisse généralisée des effectifs : 20 élèves dans toutes les classes et 15 en TPS-PS!
Enfin, si le SNEP FSU approuve cette assertion de la circulaire de rentrée rappelant que « l’EPS est l’élément fondamental de la pratique régulière de l’activité sportive» ; là encore, méfions-nous des apparences.
Car en réponse à ce postulat, le ministère propose d’instaurer une énième expérimentation, 2 h de sport au collège dont nous savons pertinemment que le seul objectif est la mise en concurrence de l’EPS et du sport scolaire en ouvrant les collèges aux clubs privés. Le SNEP et la FSU sont d’accord pour une expérimentation 2h de sport au collège mais pas comme ça !
1h de plus dans l’horaire obligatoire d’EPS pour tous les élèves avec des professeurs recrutés et formés ; il n’y a que cette solution pour que tous et toutes aient réellement 4 h d’activité physique par semaine.