UNIVERSITÉ : report du CA, une nouvelle manœuvre du président suspendu

Chères et chers collègues,

D’abord prévu le 12 décembre, puis reprogrammé pour le 13 décembre, date choisie en connaissant pertinemment l’indisponibilité de Monsieur le Recteur ce jour là, le Conseil d’Administration (CA) de l’Université a été reporté moins d’une heure avant son ouverture (culot stupéfiant où l’on reconnaît bien là la patte de celui qui, même suspendu, prend en coulisse les décisions).

Trois quarts d’heure plus tard, c’est le Sgen-CFDT, et non le VP-CA, qui nous en expliquait les causes. Le Sgen-CFDT connaissait donc, avant même que Monsieur Morau ne nous les révèle, les raisons de sa décision « personnelle ». Ce n’est, en effet, que quelques heures plus tard que Monsieur Morau a reproduit les arguments déjà évoqués par le Sgen-CFDT. Du grand art pour un Président Miranville suspendu, mais toujours à la baguette et dictant les répliques. Bref, en résumé, « en toute responsabilité », reporter la tenue du CA était devenu ce qu’il y avait de mieux à faire pour répondre aux demandes de précisions du Recteur. Or, quelques heures plus tôt, Monsieur Morau écrivait aux administrateurs et administratrices : « L’heure est donc venue pour notre instance, fidèle au rôle que les textes lui ont confié dans la gouvernance de l’Université, de prendre une décision d’importance majeure (…). Dans cette optique, et pour vous permettre de vous prononcer de façon éclairée sur le budget initial 2024 de notre université, je vous adresse de façon transparente en pièce-jointe le courrier que j’ai fait parvenir à M. le Recteur à la suite de son mél en date du 11 décembre 2023. Vous constaterez que l’établissement a produit des réponses concrètes, éléments probants à l’appui, pour satisfaire à l’ensemble des questionnements ».

Donc, le matin Monsieur Morau appelait au vote, jugeait irresponsable qui voudrait s’y soustraire, et disait avoir apporté toutes les précisions nécessaires à Monsieur le Recteur. Et, quelques petites heures plus tard, il disait strictement l’inverse : reporter le CA à février devenait la solution de la sagesse « prise en conscience ». A quoi doit-on cet abrupt revirement à 180 degrés ? Se sachant battu, décompte des voies fait et refait, « il » (c’est-à-dire Monsieur Miranville, puisque c’est notre « suspendu », nous le répétons, qui décide de tout) jugea indispensable de reporter le CA pour éviter une déroute électorale. Il n’en n’est plus à un déni de démocratie près, un mauvais tour de plus à son actif, comme il doit être fier de son entourloupe, d’autant plus qu’elle se fait sur le dos de la communauté universitaire.

L’équipe en place n’a de cesse de faire de la politique politicienne; la gestion ne les intéresse pas! Ils s’y sont montrés incapables tant de fois. Seul le pouvoir les intéresse. En revanche, ce dont ils sont capables c’est de tout oser, de n’avoir honte de rien. Ils sont toujours en campagne. Le mail du Sgen-CFDT parle de lui-même : « Le Sgen-CFDT assure son soutien au projet porté par le collectif Cap2024 ». Ils sont au service d’une fraction des personnels de l’établissement. Nous, FSU, nous sommes au service de toutes et tous.

Quand le 8 décembre nous dénoncions dans un mail à la communauté dans son ensemble des dysfonctionnements en cascade, notamment des retards de paiements, le soir même le Sgen-CFDT envoyait un mail destiné aux administrateurs. En franchissant toutes les frontières de la diffamation, cette organisation incriminait les autres syndicats qui osaient se plaindre des retards de paiement. Pour le Sgen-CFDT, les agents étaient payés en temps et en heures, les fonds de réserve étaient magnifiques, et ceux qui disaient le contraire étaient des menteurs. Puis vint le courrier du 11 décembre de Monsieur Le Recteur, reprenant les calculs des services financiers du rectorat et du ministère « des montants importants de report de factures et de paiement des heures complémentaires, ainsi que des retards de prise en charge de la rémunération de certains CEV, ont été évoqués et estimés à près de deux millions d’euros ». Ce n’est qu’à partir de là que le Sgen-CFDT baissa d’un ton sur les paiements dans les temps…

Le Sgen-CFDT et le VP-CA n’ont de cesse de suivre les consignes de notre Président-suspendu. Monsieur Morau appelle à ce que cesse les « pressions externes », mais s’accorde trois mois de plus pour que son équipe ait tout le temps d’exercer les siennes; car si trois mois ne serviront pas à modifier la gestion financière catastrophique de l’établissement, ils permettront par contre un intense lobbying.

Le VP-CA et le Sgen-CFDT parlent d’autonomie, mais ils n’en n’ont aucune.

Plus urgemment que jamais s’impose donc la nécessité d’une mise sous tutelle de notre bel établissement.

Réellement à vos côtés et réellement préoccupée par vos destins individuels,

Solidairement,

Le bureau du SNESUP-FSU