Ce n’est pas encore Noël, loin de là!
II aura fallu crier fort pendant plus de 3 semaines d’un mouvement social historique, pour qu’enfin Emmanuel Macron condescende à s’exprimer ; tout en feignant l’humilité et face à l’incendie qu’il a lui-même provoqué, il a choisi de dégainer un pistolet à eau. Pour la FSU Réunion, il n’y a en effet dans ses annonces absolument rien en faveur d’une vraie justice sociale et fiscale.
Les quelques mesures annoncées consistent surtout à demander aux victimes de sa politique de financer eux-mêmes de très modestes mesures de correction tout en préservant le patronat, les plus riches et les profits boursiers de tout effort de solidarité.
En effet, la hausse -déjà prévue par ailleurs- de la prime d’activité n’est pas une hausse du salaire minimum : il s’agit d’une prestation sociale versée par la CAF qui ne concernera qu’une petite partie des salariés au Smic.
Concernant la défiscalisation des heures supplémentaires, E. Macron recycle la vieille rengaine du « travailler plus pour gagner plus » chère à Sarkozy qui a de toute évidence, lui, l’oreille du président !
Telle qu’elle est prévue, l’abandon de la hausse de CSG n’améliorera le pouvoir d’achat que d’une minorité de retraités. La FSU demande le rétablissement de l’indexation des pensions, seule mesure susceptible d’améliorer le pouvoir d’achat de tous et l’abandon du projet de réforme des retraites qui prépare une nouvelle baisse généralisée pour les futurs retraité.es .
Sur ce point comme sur d’autres tout aussi essentiels, il n’annonce RIEN :
RIEN sur l’injustice de la baisse des APL.
RIEN sur la suppression de l’ISF qui permettait que les « premiers de cordées » soient tenus eux aussi de contribuer à la solidarité nationale.
RIEN sur les minima sociaux (« un pognon de dingue »), les temps partiels subis et les allocations chômage qu’il prévoit de diminuer.
RIEN sur les services publics, qui sont pourtant le meilleur des remparts contre les inégalités en permettant l’accès de tous aux besoins fondamentaux.
Les projets CAP 22 sont donc maintenus : véritables armes de guerre contre les services publics, ils en préparent la privatisation et menacent les statuts des agents pour toujours plus de précarité.
RIEN en direction de la jeunesse qui pourtant se mobilise contre le tri social organisé avec Parcoursup et les réformes des lycées et du bac. La seule réponse qui leur soit faite à ce jour repose sur la répression policière, les humiliations et la remise en cause du droit à manifester.
RIEN non plus pour les outremers où ces mesures générales, comme celles annoncées par la Ministre en novembre, ne sont que l’anticipation de mesures déjà prévues dont l’impact à la Réunion sera extrêmement limité. C’est pourquoi La FSU est très inquiète sur l’évolution de la situation sociale de notre département.
En outre, ces mesures pèseront sur le budget de l’État déjà asséché par la suppression de l’ISF, le CICE, la baisse des taxes sur les dividendes, …
Un budget qui manquera encore plus pour la Sécurité Sociale, les indemnités chômage, les retraites, les services publics,…
Ainsi donc, ceux « qui ne sont rien » n’auront… RIEN !
Décidément et durablement, pour la FSU Réunion, les décisions d’Emmanuel Macron ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Le Bureau Exécutif de la FSU Réunion