Ce compte rendu est la synthèse de la présentation par les représentants du Rectorat et de l’ARS ainsi que les discussions avec les OS.
Étaient présent·es : Mme MANÈS-BONNISSEAU (Rectrice), Mme CLÉMENT (Direction des Ressources Humaines, SGA-DRH), Mme INGREMEAU (Inspectrice d’académie – Directrice académique adjointe des services de l’éducation nationale Lycée et Enseignement supérieur, IA-DAASEN Lycée-Enseignement sup), M. MONPIERRE (en visio, Conseiller médical Cellule de Veille, d’Alerte et de Gestion Sanitaire, représentant l’ARS Réunion)
La réunion, prévue à 10h, commence finalement à 10h45 suite à un léger cafouillage de salle…
INTRODUCTION et SITUATION SANITAIRE :
La rectrice introduit cette réunion en rappelant qu’elle est à l’initiative du 1er ministre (NdlR : suite à la journée de mobilisation du 13 janvier…pas d’une envie soudaine d’associer les acteurs de terrain) et que sa mise en place, suite à cette première, se fera progressivement.
Elle évoque ensuite la situation sur le continent (est en vacances actuellement) qui verra les mesures allégées dès les rentrées de chaque zone et le protocole passer ainsi du niveau 3 à 2. De plus, deux mesures d’allégement sont prises : un seul autotest à J+2 (au lieu des 3) ainsi que la fin des attestations sur l’honneur… localement nos adaptations ne suivront peut-être pas le même calendrier du fait de la situation encore tendue.
Le conseiller médical de l’ARS Réunion continue sur la situation continentale…puis évoque enfin les éléments locaux : diminution du taux d’incidence (et du taux de positivité mais le nombre de dépistage a aussi diminué dans la période) et une pression sur les services hospitaliers stable pour la réanimation et en baisse pour les soins conventionnels. La pression en réanimation reste cependant élevée. Les effets de l’alerte cyclonique poussent quand même à la prudence sur l’interprétation de ces baisses.
La rectrice ouvre ensuite le débat avec les OS. La FSU demande si un temps est prévu pour évoquer les questions pédagogiques puisqu’en réunion bimensuelle RH, il nous est répondu que ces questions sont traitées par les IA-DAASEN dont l’une est présente ce jour (nous avions déjà posée la question par courriel en amont…). La rectrice nous répond par l’affirmative.
A noter qu’au cours de la réunion, nous apprenons qu’une bonne partie des OS représentatives (issues de 3 listes représentées au CTA) n’ont pas reçu l’invitation pour cette réunion… (NdlR : le dialogue social toujours en pointe dans l’académie !)
FSU
La représentante de la FSU interroge les responsables présents sur : les allégements locaux du protocole, la clarification de la durée d’isolement (comptée à partir de l’apparition des symptômes ou du premier autotest ?) et les éléments sur la gestion du contact-tracing.
La rectrice confirme que l’isolement commence au premier autotest (qui constitue donc le J0) même si les symptômes sont apparus avant. Pour la définition des cas contacts à risque, rien ne change : il faut avoir été en contact « proche » avec 1 personne positive pendant 15 min sans respect des gestes barrières. Pour les élèves, par exemple, le fait de manger ensemble à la cantine peut les conduire à être contact à risque si un·e autre élève de la tablée est positif·ve au Covid.
La rectrice fait ensuite un point sur les chiffres de l’Éducation Nationale (NdlR : nous avions justement, lors d’une réunion RH, demandé ces données permettant d’avoir des éléments sur le contact-tracing opéré par l’académie de La Réunion, elles existent donc bien !) :
- Point au 17/02 : 342 classes fermées / 1489 nouveaux cas positif au Covid (personnels et élèves)
- Point au 10/02 : 353 classes fermées / 1861 nouveaux cas positif au Covid (personnels et élèves)
- Point au 07/02 : 365 classes fermées / 4119 nouveaux cas positif au Covid (personnels et élèves)
Les responsables de l’académie et de l’ARS rappellent ensuite que le préfet décide les règles en fonction de la pression hospitalière constatée.
La FSU reprend la question des adaptations en mettant en avant plusieurs éléments : difficulté du respect du protocole d’autotest dans le 1er degré (surtout pour les plus jeunes pour qui cela reste une expérience « traumatisante » amenant le 2ème et 3ème autotests à être potentiellement mal fait ou pas fait du tout), des difficultés à faire le tracing dans les établissements (très chronophage au vu du peu de moyens pour le faire et qui plus est au dépend des missions des personnels infirmiers et de vie scolaire) et l’inadaptation du port du masque dans notre contexte tropical. Nous demandons donc, comme c’est le cas depuis le début de la crise, une adaptation au contexte local du point de vue climatique ou des moyens humains à disposition.
La rectrice commence par remettre en question une partie de l’intervention (en fait elle nous reproche surtout de parler du manque de moyens humains alors que cette réunion est faite pour évoquer les « adaptations » du protocole…il faut croire que le protocole et la quantité de personne qui vont devoir le mettre en œuvre sur le terrain ne sont pas liés !) puis finit par entendre les remarques.
Sur la question du masque, le constat est partagé (mais pas vraiment l’urgence) sur les difficultés à faire cours dans les conditions climatiques actuelles (les OS rappellent encore et toujours le décalage constaté entre le traitement de notre territoire et celui du continent sur le port du masque au moment de « fortes chaleurs »). Cependant, aucun « texte » n’est prévu et les discussions se feront donc localement en interne de l’Éducation Nationale (NdlR : encore une fois cela doit être le fameux « bon sens » que nous subissons depuis bientôt 2 ans ! A noter que nous demandons à pouvoir l’enlever en extérieur mais que le rectorat nous répond que ce n’est pas possible en intérieur…dialogue de sourd parfois ^^).
Sur la question des 3 autotests, les responsables partagent aussi la difficulté (d’où les allégements sur le continent) notamment chez les plus jeunes. Cependant, nous avons été assez surpris d’entendre le représentant de l’ARS dire que le « test nasal n’est pas traumatisant », nous entendons que le mot soit un peu trop fort mais là nous avons plutôt entendu que ce n’est pas si éprouvant pour les plus jeunes… Nous serons toujours surpris par le décalage qu’il peut y avoir entre la réalité des décideurs et la nôtre sur le terrain.
Un point est aussi fait sur la question du brassage. En effet, au niveau 3 du protocole (niveau actuel dans le 1er degré), les élèves doivent rester en groupe classe pendant les récréations et à la pause méridienne… cependant l’inadaptation d’une bonne partie du bâti scolaire rend difficile voire impossible un brassage par classe qui se transforme donc très souvent en brassage par niveau de classe. Là encore, il semblerait que notre remarque ne fasse pas écho chez nos décideurs…
Une OS questionne le représentant de l’ARS sur la possibilité de faire passer des tests salivaires pour éviter les difficultés pour les plus jeunes élèves. Il nous est répondu que les tests PCR salivaires sont compliqués à mettre en œuvre au niveau logistique et il n’existe, par contre, pas d’autotest salivaire (dans la salive, c’est le génome du virus qui est recherché nécessitant une technique de laboratoire).
L’ensemble des OS confirment à la rectrice qu’elles souhaitent un allégement et une adaptation du protocole.
Le représentant de l’ARS quitte la réunion à 11h20 (soit environ 35 min d’échange sur la situation sanitaire…)
Conclusion de la rectrice sur la situation sanitaire : elle note une forte demande d’allégement et beaucoup de discussions sur le 1er degré (NdlR : sur le manque de moyens il semblerait qu’il y ait un filtre empêchant cette question d’exister…). La majorité des adaptation et allégements du protocole dépendant du droit commun décidé par le préfet, nous avons très peu d’éléments sûrs concernant le futur protocole local. La rectrice nous assure donc qu’elle fera remonter ces éléments au préfet avec les annonces prévues en fin d’après-midi.
Elle explique que concernant le port du masque, des « moments de respirations » seront autorisés et qu’elle fera au mieux pour arriver à la fin du port du masque en extérieur dans et aux abords des établissements scolaires. Dommage que ces bonnes intentions semblent surtout penser pour les élèves (qui en ont bien besoin) alors que les personnels, dont les autorités académiques sont responsables, subissent eux-aussi les effets de l’humidité et la chaleur amplifiés par le port du masque. La FSU rappelle qu’elle porte des mandats en ce sens depuis bien avant le début de la crise ! Or si fin du port du masque il y a dans la période, ce ne sera pas dû à une adaptation du fait du climat mais bien un allégement du fait de la baisse des chiffres d’hospitalisations (dit autrement, nous pouvons bien mourir de chaud sous nos masques humides, le plus important est ailleurs !).
CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE
La rectrice demande des précisions sur les « incompréhensions » ou difficultés dans la mise en place du plan de continuité pédagogique.
La FSU l’interpelle sur 2 points précis : dans le 1er degré, l’application des consignes données sur le terrain, surtout dans la mise en place du « présentiel-distanciel » qui ne doit pas se faire en « même temps » et, dans le 2nd degré, la question du contrôle en cours de formation pour les classes à examens au vu de l’assiduité fluctuante dans les lycées (dû au protocole).
Pour le 1er degré, la rectrice nous répond qu’il est important de garder un « lien » avec les élèves. C’est pour cela qu’il est demandé un plan pédagogique par école et réalisé en équipe depuis le début de l’année (donc globalement rien n’a changé dans ce qui nous est demandé…sauf peut-être le zèle de certain·es). L’objectif est d’organiser un lien entre « l’école » et les familles. Elle reprécise ensuite qu’il n’est pas possible de faire du distanciel et du présentiel en même temps… le problème c’est qu’il semblerait que la définition du « en même temps » ne soit pas la même.
La remarque de la FSU portait sur le fait que dans certaines circonscriptions, le flou des consignes amène certain·es collègues à les interpréter comme une demande de faire la classe la journée avec les élèves présent·es puis de faire le suivi le soir des élèves absent·es, ce qui revient à gérer « en même temps » les présent·es et les absent·es… A ce moment de la réunion, il ne semble donc pas que nous ayons eu une réponse sur ce fait. En effet, la réponse de la rectrice s’appuie sur le fait de faire une visioconférence avec les élèves absent·es pendant que nous sommes en classe avec les présent·es… la réalité du 1er degré est très, très loin de cette possibilité !
Concernant le 2nd degré, la rectrice confirme que le contrôle continu est compliqué à mettre en œuvre dans la période et engage les services sur une réflexion à cette question complexe. Elle évoque ensuite les « nombreux » moyens et les nombreuses ressources mises à disposition des élèves. Là encore, notre remarque n’allait pas du tout dans ce sens. Que des moyens supplémentaires soient offerts aux élèves qui ont connu des absences pendant leur année d’examen peut être une très bonne chose…par contre si ces élèves ne peuvent pas être évalué en contrôle continu du fait des difficultés d’organisation, nous ne voyons pas trop en quoi cela répond à la problématique…nous ne discuterons pas non plus sur la qualification de « nombreux » concernant les moyens humains…
Après des interventions d’autre OS sur la question du plan de continuité pédagogiques dans le 1er degré, deux axes sont mis en avant : la pression qui peut être engendrée par les parents et celle engendrée par la hiérarchie.
La rectrice nous répond que le fait de bâtir un plan de continuité pédagogique dans l’école permet justement de répondre collectivement et au mieux aux demandes des parents d’élèves. Sur le manque de clarté des consignes dans les circonscriptions, la rectrice assure que ce point sera reclarifié prochainement.
La réunion se termine peu avant midi.
ANNONCES faites lors du point presse de 17h00 avec le préfet, la directrice de l’ARS et la rectrice :
Le lundi 28 février 2022 : fin de l’obligation du port du masque à l’extérieur, possibilité de pratiquer une activité physique et sportive en intérieur sans masque (sauf les sports de contacts) et le retour au brassage par niveau de classe.
Dans un deuxième temps, un nouveau calendrier d’allégements des autotests (passage à 1 seul) et des déclarations sur l’honneur sera donné.
La FSU reste donc assez dubitative sur l’intérêt de cette nouvelle réunion qui n’apporte pas beaucoup d’éléments supplémentaires par rapport aux réunion bimensuelles RH, au CTA et au CHSCTA. L’impression d’une réunion de plus plutôt que d’un échange constructif et utile !